Interview : « L’agglomération de Louviers développe un réseau de troc pour ses entreprises » (La Dépêche de Louviers)
Interview : « L’agglomération de Louviers développe un réseau de troc pour ses entreprises » (La Dépêche de Louviers)

Interview : « L’agglomération de Louviers développe un réseau de troc pour ses entreprises » (La Dépêche de Louviers)

Interview réalisée par Béatrice Cherry-Pellat
Publié le 20 Avr 21 à 9:07 dans La dépêche Louviers
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En partenariat avec la start-up France Barter, l’Agglomération Seine-Eure développe un réseau d’échanges destiné aux entreprises. Retour au troc et à la monnaie virtuelle.

Actu : Quels sont les objectifs de ce réseau d’échanges de biens et de services ?

Agglomération Seine Eure : D’une part ce réseau permet de mettre les entreprises en relation et de créer des liens. D’autre part, ce système de troc permet d’équilibrer les échanges entre donneur et receveur. C’est un moyen d’ouvrir les échanges via l’économie sociale et solidaire.

Quelles sont les entreprises concernées par ce réseau ?

A. S. E : Toutes les entreprises du territoire. Les entreprises de services comme les traiteurs, les restaurants, les sociétés d’événementiel, les sociétés de nettoyage, d’impression, de logistique, de conditionnement… Mais également les entreprises de quincaillerie, fournitures de bureau, d’informatiques ainsi que les entreprises qui ont des capacités productives, des projets d’investissements… Nous visons davantage les petites entreprises du territoire. Ce qu’il faut, c’est avoir quelque chose à offrir et avoir besoin de quelque chose que l’on peut trouver dans le réseau.

« La monnaie virtuelle évite de toucher à la trésorerie »

Donc si une entreprise n’a rien à proposer mais recherche un service, elle ne peut pas faire partie du réseau…

A. S. E : Si, grâce à la monnaie virtuelle, le Barter (*). Par exemple, si une entreprise du réseau propose sa flotte de véhicule en location, une autre entreprise du réseau peut lui louer en utilisant des Barters.

Pourquoi ne pas utiliser des Euros ?

A. S. E : La monnaie virtuelle évite de toucher à la trésorerie de l’entreprise. La transaction est reconnue par l’administration fiscale. Comme un Barter équivaut à un Euro, les Barters sont convertis en Euros pour être déclarés fiscalement.

Vous avez fait appel à France Barter, pouvez-vous nous en dire davantage sur cette start-up ?

A. S. E : Elle a été créée en 2014 pour mettre en œuvre une plateforme d’échanges entre les entreprises. Le site internet de France Barter rassemble les offres et les demandes des entreprises adhérentes au réseau. 1 700 entreprises adhèrent à France Barter. Le réseau propose un mode de fonctionnement simple et une animation de qualité.

Les échanges peuvent s’effectuer avec des entreprises situées dans d’autres régions ?

A. S. E : Pour le moment, nous souhaitons développer un réseau local, avec les entreprises du territoire.


La Brasserie des Deux amants adhère
Responsable de la Brasserie des Deux amants à Val-de-Reuil, Bruno Couchaud participera à la réunion du 22 avril organisée par la communauté d’agglomération Seine-Eure sur son partenariat avec France Barter. Si l’entrepreneur avoue « ne pas être très intéressé par la monnaie virtuelle », l’idée de créer un réseau d’entreprises sur son territoire le séduit.
« Il y a six mois, lorsque Jean-Pierre Cabourdin m’a parlé de cette initiative, j’étais assez perplexe, confie Bruno Couchaud. En y réfléchissant, je pense que c’est une bonne chose pour le territoire et pour les entrepreneurs ». Installé depuis trois ans, le brasseur se rend compte « qu’il n’est pas toujours facile de trouver des artisans, des techniciens lorsqu’on a un souci. On se retrouve souvent dépourvu. Grâce à ce réseau, on aura sans doute plus facilement les contacts pour se faire dépanner ». En échange, Bruno Couchaud bien sûr troquer quelques caisses de bières mais « on peut également payer en Barter ». Ou trouver une autre entreprise et faire troc à trois.
« J’aime bien ce côté réseau et entraide. Jean-Pierre Cabourdin met une énergie folle dans ce projet. J’espère que les entreprises intéressées pour adhérer seront nombreuses. Si on est cinq, ça ne fonctionnera jamais. Il faudrait qu’on soit nombreux à proposer des services différents », conclut Bruno Couchaud.

« La seule collectivité locale avec la ville de Paris »

Dans l’Eure, d’autres collectivités sont partenaires de France Barter ?

A. S. E : Non, la majeure partie des structures partenaires de France Barter sont situées en Ile-de-France et dans la région Auvergne Rhône Alpes. Pour l’instant, nous sommes la seule collectivité locale avec la ville de Paris à avoir adhéré au réseau.

Le 22 avril, vous proposez une réunion pour les entreprises intéressées par ce réseau de troc. Avez-vous déjà des sollicitations ?

A. S. E : Nous ferons une réunion de présentation du réseau, du fonctionnement de la plateforme. Les entreprises ne sont pas encore au courant de ce partenariat mais la brasserie des Deux amants à Val-de-Reuil semble déjà intéressée.(*)Définition du Barter (Bartering) : Le Barter (ou bartering), peut se traduire par « troc ». Il se définit par l’échange de biens ou de services sans contrepartie d’argent numéraire. Dans sa version moderne, le Barter est un système d’échanges inter-entreprises ; échanges multiparties et différés dans le temps, associé à une technique commerciale dites de « paiement par compensation de factures ». (source : francebarter.coop)

Réunion d’information jeudi 6 mai à 9h (réserver sur www.weezevent.com) et mercredi 26 mai à 14h (réserver sur weezevent.com).

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